Ventrus, c’est un restaurant sans adresse, une grande cabane en bois à l’architecture magnifique, réalisée en France, juste avec un emplacement éphémère. Comme première demeure, la cabane s’est installée au coeur de Paris. On découvre ainsi cet ovni au parc de la Villette devant le Canal de l’Ourcq. Son premier lieu de vie avant de prendre le large pour de nouveaux horizons.

Une véritable vision et une belle innovation. Un restaurant nomade mais en dur, je n’en avais jamais vu. Un resto où le contenant et le contenu se veulent vertueux pour l’Homme et la planète, j’en avais vu peu. Le Gepetto de cette utopie en bois est évidemment un rêveur gourmand et engagé : Guillaume Chupeau. Il a donné vie à Ventrus : un restaurant local et vertueux. Tout a été passé au crible pour offrir une véritable expérience éco-responsable. Ventrus a ainsi fait le choix d’une technologie disruptive du traitement de l’eau et de toilettes écologiques hors-réseau, qui assurent une économie de 80% de consommation d’eau par rapport à un restaurant traditionnel, une baisse saisissante. La cuisine a également été optimisée et l’ensemble du matériel de restauration utilisé provient de matériaux recyclés et reconditionnés. Les déchets alimentaires sont revalorisés grâce à l’entreprise engagée Les Alchimistes qui vient les récolter en triporteur, pour en faire du compost à 10 km de La Villette.

C’est l’architecte François Muracciole assisté d’Alice Muncke qui ont dessiné cette structure ventrue qui a vocation à faire ses bagages tous les 6 mois.

Ne vous y trompez pas, on est bien ici pour manger. Et bien manger. La cuisine accueille des chefs résidents au fil des saisons. Aujourd’hui, c’est Juliette Brunet qui est à l’oeuvre. Reconvertie à 27 ans dans la cuisine, diplômée de l’école Ferrandi, Juliette Brunet fait d’abord ses classes chez Alain Passard puis chez Ducasse et enfin au Frenchie. Elle sert une cuisine de marché locavore, franche, brute et équilibrée forte d’alliances audacieuses. Produits bien sourcés auprès de producteurs locaux d’Ile-de-France.

Dans nos assiettes ?

Deux menus déj : Divin carpaccio de sardines confites et poivrons marinés, doux et acidulé à la fois, extrêmement bien assaisonné, un bonbon. Etonnante tatin de navet, orange et guanciale. Le navet comme je ne l’avais jamais goûté et je ne l’avais jamais autant aimé… Une entrée que l’on aurait très bien pu voir débarquer au dessert. Délicieux plat parfumé et iodé : Seiche, riz noir, endives, ricotta salata, coriandre. Pommes de terre, épinard, champignons, oeuf parfait et divin beurre blanc. Si la ganache chocolat noir, crème anglaise, sarrasin et fève de soja était douce, la tarte aux figues, sésame noir et blanc manger l’éclipse en une bouchée. Un délice de gourmandise, pâte croustillante, sésame profond et fondant, figues fraiches de fin de saison et blanc manger pour la rondeur, sublime. Un déjeuner hors du temps dans ce qui ressemble à une station spatiale. Service bienveillant et efficace. On reviendra et on a déjà hâte de voir la deuxième demeure de Ventrus

C’est combien ?

Menu déj Entrée-Plat ou Plat-Dessert : 25€. Entrée-Plat-Dessert 30€.

Au dîner : plats entre 16 et 21€. Comptez 35-40€

Mon avis 

L’expérience débute dès que l’on tombe sur Ventrus, comme une cabane au milieu du parc, plantée comme un paquebot devant le Canal. Prouesse architecturale, elle semble parader comme une oeuvre d’art au coeur du Parc non loin des Folies de la Villette, réalisées par Bernard Tschumi. L’intérieur de la cabane se fait cocon le temps du repas. Les plats, tous réalisés avec justesse, parfaite cuissons et de superbes assaisonnements, offrent des alliances audacieuses.

Ventrus

Parc de la Villette, All. du Canal, 75019 Paris

Du mercredi au dimanche de 12h à 14h et de 18h30 à 22h30