Derrière le blog des Tasters, un fou de bouffe. De bonne bouffe. L’industriel c’est pas du tout sa sauce. Même s’il l’avoue, ça peut parfois être bon, ça ne respecte pas les règles du jeu. Fou de pâtes à tartiner, s’il concède à Nutella sa texture inimitable, il teste compulsivement les pâtes à tartiner de chocolatier et de chefs à la recherche de la perle rare.
Depuis quelques mois, Jojo s’est spécialisé dans la street food et s’est plus particulièrement lié d’amour avec les food Trucks. Je ne vois pas autre chose que l’amour pour conduire un seul être à tester près de 60 food trucks… Pour lui, le food truck ce n’est pas de la junk food sur roues mais de la bonne cuisine qui s’invite dans la rue.
De burgers en fish & Chips, de hots dogs en pad thai, de crèpes en viande slicée, de tacos en Piadina, d’arepas en empanadas, de bo-buns en bagels, de dim sum en Banh Mi, les camions ambulants ont fait voyagé JoJo à travers Paris et l’Ile de France.
Il nous dévoile sa vision de ce phénomène ambulant mais déjà bien installé.
La street food c’est quoi ?
La street food, au sens strict désigne toutes les formes de repas préparés dans la rue. Cela implique une restauration plus simple et adaptée à la mobilité. Toutefois, dans certains pays et notamment en France, elle regroupe les plats que l’on peut emporter, même s’ils sont cuisinés dans un resto, en fixe. L’utilisation du terme anglais définit plus particulièrement cette nouvelle cuisine de chef en extérieur, moderne, décomplexée et créative.
Comment s’est développé ce phénomène ces dernières années ?
L’impact de la crise est indéniable. La faiblesse de l’investissement, notamment par rapport à la restauration classique, a permis à de nouveaux entrepreneurs dont un grand nombre en reconversion, de créer et développer leur projet et vivre leur passion.
Le changement des mentalités, de l’organisation, de l’espace et du temps disponible pour les repas ont également contribué à son développement. La coupure déjeuner est ainsi passée de 1h30 à 22 minutes en 20 ans. Cette réduction concerne notamment les jeunes, les femmes et les cadres.
Quelles sont les grandes tendances de la streetfood ?
Les idées viennent souvent de l’étranger et notamment des pays anglo-saxons d’où est originaire le mouvement des food trucks. Ces derniers temps, les sandwichs chauds, les spécialités asiatiques. La diversité des cuissons, les déclinaisons thématiques et la personnalisation de recettes régionales se développent.
Peux-tu nous donner ton Top 5 street food à Paris ?
Je ne suis pas à l’aise avec les tops qui créent des hiérarchies alors que les idées se valent mais j’apprécie l’esprit d’entreprise de Kristin qui en plus des ses 3 Camion qui Fume, son Freddies Deli (sandwich chaud US), son bar à pop corn, va ouvrir une cantine chinoise au wok, Miss Pig- Food truck et son cochon fermier tout maison, La Brigade et ses viandes slicées snackées, Glaces Glazed aux parfums démoniaques et le comptoir Frenchy To Go pour son exigence et la qualité de ses produits.
Pourquoi as-tu décidé de t’intéresser à cette tendance ?
Parce que j’ai compris des le début qu’il ne s ‘agissait pas d’une tendance mais d’un changement profond de nos habitudes alimentaires. C’est assez excitant d’être au départ d’un mouvement qui va laisser apparaître de nouvelles idées et beaucoup de créativité.
Les français aiment se mettre à table, sont-ils prêts pour la cuisine de rue ?
Tout est plus lent ici. Les français sont traditionnellement conservateurs et classiques, surtout en terme d’alimentation. Le manque de curiosité les poussent à ne pas essayer, à ne pas goûter mais ils s’y mettront car l’offre se multiplient et correspond de plus en plus à leur besoin. On observe que les jeunes mangent plus facilement à l’extérieur. Ce sont les plus de 50 ans qui ont du mal.
Sais-tu si la tendance prend autant dans les autres villes de France ? d’Europe ?
La tendance est très forte dans les autres pays, soit par tradition, soit par curiosité. Les pays du Nord de l’Europe sont en avance, pour l’instant. La Belgique et l’Italie viennent d’organiser 2 gros festivals avec succès alors que l’Angleterre impressionne avec le British Street Food Award qui a lieu tous les ans. La province est dynamique mais de manière inégale selon les régions. On le sait moins mais les premiers food trucks ont été crée en dehors de Paris.
Quelles seront, selon toi, les prochaines étapes dans le développement de la streetfood en France ?
La question des emplacements et des horaires est déterminante. La population sera tentée, à force de passer devant, de venir goûter, en dehors des heures habituelles de repas.
C’est encore plus important pour les food trucks. Le business a besoin de se consolider et les intervenants de se regrouper pour être plus présent par rapport aux pouvoirs publics. Il parait difficile de croître sans un coup de pouce des municipalités. Tant qu’il n’y aura pas des lieux réservés en centre-ville, on restera dans l’aventure.
L’événementiel est aussi en plein développement avec une partie traiteur non négligeable. Les fêtes et festivals sont des lieux rêvés pour cette cuisine d’idées pratiques et mobile. Une meilleure utilisation des technologies et des réseaux sociaux permettra la convergence et l’information, notamment pour être au courant et retrouver ces entreprises nomades.
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Nath'
juillet 4, 2014Super sympa cette interview ! Savez-vous si les restaurateurs traditionnels voient d’un bon oeil la tendance food truck ?