Il y a quelques semaines, le site de rencontre pour les carnivores « Bœuf lovers » et le spécialiste des dîners planqués à Paris « Tablées Cachées » me conviaient à un diner 100% saignant. A l’image de chaque dîner organisé par les Tablées Cachées, la soirée Boeuf Lovers s’est déroulée dans un lieu inédit et secret. C’est cette fois au sein du Studio Stella qu’ils ont installé leur quartier : un bel espace avec une grande salle de réception et une vaste cuisine pour accueillir les amoureux du bœuf dans une ambiance cosy.
Les festivités commencent par un apéritif gargantuesque : un beau morceau de bœuf Charolais mariné dans une sauce aux agrumes et gingembre, enrobé dans du gros sel et enroulé dans un torchon. Le résultat ? Un viande fondante, cuite sur son contour et crue à cœur. Accompagnée d’une coupe de champagne, cette mise en bouche a un goût unique !
En attendant de passer à table, on peut se faire tatouer son amour du bovin. Ni une ni deux, avant-bras sous le pinceau pour un duo de couteau amoureux.
La cloche sonne et tel un troupeau bien dressé, les convives sont invités à passer à table.
Social dining oblige : les tablées sont composées de personnes qui ne se connaissent pas, ou presque. Heureusement, les prénoms sont indiqués sur des étiquettes et chacun se voit même décerner un « titre bovin » pour la soirée, le premier sujet de conversation est tout trouvé. Coup de chance, Éric Leboeuf – MOF boucher 2007 – attablé à ma droite est une véritable encyclopédie viandesque. Le repas commence bien.
La découverte de ses voisins est interrompue par un quizz 100% bœuf pour faire gagner à la table la plus calée sur le sujet un vin grand cru.
Une fois le jeu terminé, le maître de la cuisine entre en scène. Aux manettes de ce menu bovin : Mehdi Kebboul – ex candidat Top Chef – vient nous présenter, avec l’accent du sud, les plats que nous allons déguster.
Après cette jolie introduction, la partition bovine commence.
Les premières notes de ce diner retentissent avec l’entrée façon « terre-mer ». Un tartare de filet de bœuf du Limousin au couteau et huitres, accompagné d’une sauce aux myrtilles et tabasco ainsi que d’un crostis à l’encre de seiche et des cébettes.
Le plat continue la mélodie bovine avec un beau morceau d’onglet de bœuf de Salers délicatement posé sur un duxelle de champignons accompagné de rattes du Touquet, de minis carottes et oignons et lié avec un jus d’estragon. Un pur régal, j’en sauce mon assiette.
Enfin, la symphonie carnivore prend fin avec un dessert sans bœuf mais non sans saveurs. Une mousse au chocolat noir Valrhona, relevée avec du piment d’Espelette, twistée avec une ganache au yuzu et rafraichie par un granité à la framboise.
Un café serré par dessous le tout pour donner une touche finale corsée et le rideau tombe sur le diner le plus saignant de l’année.
Ce que j’en ai pensé ?
Autant vous le dire tout de suite : ce dîner n’était pas gagné d’avance pour la carnivore-septique que je suis. La viande, ce n’est pas du tout mon dada et encore bien moins la rouge. Ce repas intégralement composé autour du bœuf était donc un vrai beau défi.
Alors non, je ne me rangerai pas du côté des « bœuf lovers » mais force est de constater que ce diner était une belle surprise gustative avec un vrai coup de cœur pour la mise en bouche et le plat dont je rêve encore secrètement. Si on ne devait émettre qu’une réserve quant à ce menu 100% bœuf, ce serait l’entrée qui manquait légèrement de contraste et de saveurs par rapport au reste ; mais pas de quoi entacher ce joli repas.
Les amoureux du bœuf ont donc prouvé lors de cette soirée carnivore que les liens de la viande étaient assez forts pour créer de beaux modèles de social dining. Une belle initiative que de se retrouver attablé avec des individus qui partagent les mêmes goûts culinaires, bravo !
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