J’ai rencontré Aurel en 2012. A côté de mon boulot, j’écrivais pour un média en ligne qui traitait entre autres des startups, on était à l’aube de la fucking Startup Nation et ça me fascinait, on était aussi à fond dans la consommation collaborative et j’étais séduite. Aurel venait de monter une startup qui s’appelait Beyond Croissant. Le pitch ? Aller manger chez quelqu’un, à l’autre bout du monde ou au bout de la rue. Le but ? Voir une ville, un pays, un quartier, au-delà des guides et de ce que l’on veut bien nous en dire, / nous en montrer, bref Paris beyond croissant. Pour une fan inconditionnelle du monsieur à la chemisette rouge aka Antoine de Maximy, ce concept ne pouvait que faire mouche. Alors, j’ai contacté Aurel. Et évidemment, on s’est rencontré chez elle, pour un dîner, Beyond Croissant.
Aurel est le genre de meuf dynamique. Non. Hyperactive. Le genre de meuf qui ne tient pas en place. Le genre de meuf bosseuse, le genre de meuf passionnée, le genre de meuf qui a été blessée, le genre de meuf forte, le genre de meuf écorchée, le genre de meuf qui aime la vie, le genre de meuf qui avance, le genre de meuf qui chante, le genre de meuf occupée, le genre de meuf engagée. Aurel a 31 ans, elle a deux masters de droit, un master en droit économique spé marchés financiers à SciencesPo Paris, elle a monté 3 boites, écrit un bouquin, fait 2 enfants (dans la même année), et elle a changé de ville, du pain au chocolat à la chocolatine. C’est le genre de filles qui est / aime beaucoup trop de choses pour se présenter en 20 lignes. C’est le genre de filles qui prend des décisions avec deux phrases : “Et au pire ?” et “on verra bien après”.
Coucou Aurel, peux-tu te présenter ? En image, en mots, en chanson, comme tu le souhaites…
Prenons la chanson alors !
Je me suis mariée il y a quelques mois et une de mes soeurs avait supervisé la préparation d’un sketch dans lequel elle me décrit avec la chanson “It’s my life” de Bon Jovi : je ne suis pas particulièrement fan de cette chanson ou même du mec, mais il faut reconnaître que c’était très bien trouvé. Le texte me colle assez bien à la peau depuis disons au moins 10 ou 15 ans ! It’s now or never, I ain’t gonna live forever.
– Que fais-tu ces temps-ci ?
J’ai un peu l’impression d’être en éternelle transition parfois, avec la différence que je le vis de plus plus paisiblement plutôt que dans une sorte de panique “olala, je dois trouver un sens à ma vie, je dois trouver un boulot stable, je dois je dois je dois”. Dans le désordre donc, j’essaie de ne pas être une mère trop absente, j’essaie de bien faire mon boulot, j’essaie de continuer à apprendre des choses, j’essaie de voir régulièrement mes amis et ma famille, et j’essaie de faire tout cela avec enthousiasme.
– Peux-tu présenter ton parcours ? Etudes et boulot ?
Tu as combien d’heures ? 🙂
Bac L arts plastiques, quelques mois d’hypokhâgne que j’ai détestés, virage en fac de droit que j’ai adorée (j’ai passé 4 ans à vouloir devenir professeur de finances publiques pour situer), séjours à New York qui ont marqué un autre tournant en me faisant réaliser que si SciencesPo me faisait rêver, je devais tenter d’y aller et on verrait bien après. Le “on verra bien après” me suit depuis. Au final sur le parcours, deux maîtrises de droit (quand on aime…) + un master en droit économique spé marchés financiers à SciencesPo Paris, en parallèle pas mal d’expérience pro en juridiction commerciale, et me voilà dans la vie active.
Je ne cherche alors pas de stage mais directement un CDI en me disant qu’il ne faut pas hésiter à passer par la petite porte, et me retrouve juriste dans un gros cabinet d’avocats anglo-saxon (la totale du Blackberry au taxi de nuit). Je gagne beaucoup d’argent que je n’ai pas le temps de dépenser, c’est intéressant et l’équipe est chouette mais ce n’est pas la vie que je veux, je ne veux même pas devenir avocat. Quand je le réalise, je pars en rupture conventionnelle.
Je rêve de monter ma boîte (comme tout le monde ?), si possible une start-up innovante (comme tout le monde ?), je fais des petits boulots, j’apprends aussi beaucoup avec les copains de Sauver le Monde des Hommes qui ouvrent alors leur première boutique à Paris. Puis je me lance avec une amie : ça s’appelle Beyond Croissant, on met en relation des inconnus autour d’une table (ils ont appelé ça le foodsurfing, ou pour certains de nos concurrents le AirBnB du repas). Je m’accroche comme une folle mais peu à peu je ne crois plus au modèle. On rejoint finalement notre concurrent direct, qui est lui-même racheté (checkez Eatwith désormais si ça vous intéresse). L’amie en question (mon associée aussi) a depuis monté son petit restau Là-Haut… 🙂
Et maintenant que vais-jeeeee faireeeee ? Je n’ai plus un rond, on me demande des conseils en communication ou en marketing, ou des créations de contenus écrits, donc je commence à vendre ce type de prestations en indépendant. Peu à peu, je travaille pour de grosses structures, et je vis essentiellement de prestations de conseil en stratégie, de conseil en stratégie de communication et de création de contenus depuis quelques années.
En parallèle, j’ai tenté de monter un magazine papier (Capsule Journal) car le traitement de l’information en France m’horripile, j’ai écrit un bouquin, j’ai eu deux bébés, et j’ai quitté Paris.
Aujourd’hui, j’ai 32 ans, je dirige une petite boîte d’analystes que j’aime bien, En 20 Lignes, et je me pose très sérieusement la question d’une reconversion en … modélisme et couture. Le lien ? Aucun. Ce qui m’en empêche ? Rien. Je vais donc déjà me former, et nous verrons bien !
– Qu’est-ce qui t’anime personnellement et professionnellement ?
Cette question est marrante car c’est une chose sur laquelle je travaille beaucoup en ce moment, personnellement et avec mes clients (qu’est-ce que vous faites naturellement, qui jaillit par tous les pores, etc.).
Tu vas trouver ça très bizarre, mais en réalité ça se rejoint sur les deux plans, personnel et professionnel : je suis très sensible à l’organisation, la méthode, la transmission, la pédagogie et l’honnêteté (dans le sens “ne nous mentons pas”). Et je suis portée par mon enthousiasme. Tim Ferriss explique dans La Semaine de 4 Heures que c’est très difficile de répondre à la question “qu’est-ce qui me rend heureux ?” alors que c’est bien plus facile de répondre, même quotidiennement, à “qu’est-ce qui m’enthousiasme ?”. Je peux te dire que je l’ai bien bien retenu.
– Peux-tu nous dire pourquoi tu as quitté ton cabinet, quel a été le déclic (si déclic) et re-situer ça dans le temps ?
C’était en 2011, j’avais un peu plus de 25 ans. Le déclic est venu quelques mois avant mon départ, le jour de mes 25 ans : j’étais tellement sous l’eau que je n’ai pas pu répondre aux appels de mes parents pour mon anniversaire, et mon frère et ma soeur m’ont attendue je ne sais plus combien d’heures le soir car j’étais bloquée au boulot, ce qui arrivait très souvent… Je me suis demandée “et pourquoi au juste ?”. J’ai réalisé que la balance ne jouait pas en la faveur du travail, de ce travail en tous cas. Et je crois qu’il faut savoir régulièrement re-examiner si les sacrifices que nous demandent notre travail sont compensés ou non par ce qu’il nous apporte, financièrement et personnellement, et à ce qu’il apporte à la société dans son ensemble aussi, ce à quoi on participe. Aujourd’hui, je préfère nettement gagner moins d’argent et avoir plus de temps, même si je ne rechigne jamais à travailler plus sans gagner plus du moment que ça m’intéresse.
– Peux-tu raconter l’aventure Beyond Croissant ? Qu’as-tu appris sur toi ? Sur l’entrepreneuriat ? Sur le monde des startups ?
Si je devais résumer, Beyond Croissant était une belle idée, mais pas une bonne idée. Belle idée car les gens qui en entendaient parler aimaient l’idée que ça existe, mauvaise idée car pour autant ils n’utilisaient pas le service, qu’on le propose gratuitement ou pas, qu’on crée une “urgence” ou pas. Et je continue de le penser, je n’y crois plus du tout (et tu sais comme j’ai pu y croire !). Cela ne répond à aucun besoin, tout simplement.
Mais cette expérience m’a appris tellement de choses que je n’ai absolument aucun regret. C’était ma première boîte, avec tous les plantages classiques (difficultés à déléguer, tensions avec mon associée, etc.). Je n’avais jamais fait de communication ou de marketing de ma vie et j’ai réalisé que je n’étais pas mauvaise là-dedans. J’ai appris à déléguer, j’ai appris à moins me presser, c’est une bonne école d’humilité en somme. Et j’ai rencontré le père de mes enfants, c’est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup.
Dans le même temps, j’ai réalisé qu’on avait réfléchi au service, à la plateforme, à nos concurrents, à notre positionnement… mais pas à ce qu’on ferait de nos journées concrètement. Or monter une start-up web, concrètement, cela signifie faire la tournée de gens qui ont plus de fric que toi pour leur en demander en leur présentant des prévisionnels de science-fiction, passer le reste de ta journée devant ton écran ou à râler parce qu’il y a des bugs, encore des bugs, toujours des bugs, répondre à des mails de clients qui évidemment ne te contactent pas pour te dire que tu es formidable (même si ça arrive) mais pour te dire qu’ils ne trouvent pas où réinitialiser leur mot de passe ou que tel truc ne fonctionne pas. Bon, clairement, tout cela ne me manque pas.
A côté de ça, il y a des start-ups que j’admire sincèrement, comme Doctrine ou Kiss Kiss Bank Bank par exemple, et le distinguo est clair : ce sont celles qui répondent réellement à un besoin plutôt que d’en créer un (et/ou d’exploiter des mecs qui pédaleront plus pour gagner plus).
J’ai rencontré des personnes merveilleuses et brillantes dans ce petit monde, mais aussi vu BEAUCOUP BEAUCOUP de bull shit, de suffisance et de condescendance. Hey les mecs, l’artisan boulanger se lève plus tôt que vous et son fonds de commerce lui a coûté la peauduc, tu te tais.
– Penses-tu que l’entrepreneuriat soit à la portée de tous ?
OUI, OUI, OUI. A l’origine, j’avais lancé le blog En 20 Lignes précisément parce que j’étais profondément agacée de voir des formations à l’entrepreneuriat : on se forme à la gestion, à la compta, à ce qu’on veut, mais on ne se forme pas à l’entrepreneuriat autrement qu’en entreprenant, en rencontrant certains obstacles et ses propres limites, en corrigeant le tir (ou pas).
Le seul point essentiel est de bien se connaître : qu’est-ce que je sais faire (et le cas échéant qu’est-ce que mon ou mes associés savent faire) ? qu’est-ce que j’ai envie de faire toute la journée et quels trucs chiants je suis prêt.e à faire pour pouvoir faire ce que j’ai envie de faire toute la journée ? est-ce que cela correspond à un besoin dans la société dans laquelle je vis ? POINT.
Le mythe est à la start-up là, mais tout ne le monde n’a pas envie de superviser des développeurs et gérer un SAV en ligne toute la journée. Or une start-up c’est souvent ça. Et ça ne répond que rarement à un besoin…
Dans le fond aussi, il faut arrêter de croire que l’entrepreneuriat est l’alpha et l’omega de l’avenir professionnelle. On peut aussi très valablement vouloir quitter sa boîte pour une autre et/ou changer de boulot sans passer par la case “je crée ma boîte”. Et s’il y a bien un truc que j’ai retenu ces dernières années, c’est qu’entrepreneur ou salarié, l’équipe joue énormément.
– Qu’as-tu fait par la suite (question large ;)) ?
Comme dit plus haut, j’en suis à ma troisième société et j’envisage encore une reconversion. Ce qui a tout changé c’est de s’être planté sur la première : après ça, tu n’as plus peur de te planter, tu y vas et tu verras bien, au pire tu trouveras toujours un boulot (“petit” ou pas) pour boucler le mois, à la limite la seule chose à savoir c’est quand il est temps d’arrêter (= avant d’y laisser sa chemise). Cela t’apporte une réelle liberté, de ne plus faire la course à l’augmentation du niveau de vie.
– Aujourd’hui, quelles sont tes aspirations ? Personnelles, professionnelles ?
Je suis très préoccupée par notre impact individuel et collectif, en tant qu’êtres humains. A titre personnel et avec ma petite famille, je me dirige tranquillement vers le minimalisme et le zéro déchet. A titre professionnel, c’est un peu la même chose : j’essaie de travailler sur des choses qui ont un impact plus positif que négatif sur la société et sur l’environnement, qu’il s’agisse de coudre à partir de tissus de seconde main ou de proposer des prestations d’analystes à des organisations qui ne savent plus trop mobiliser leurs équipes. L’équipe, qu’on soit 2 ou 200, c’est essentiel.
– Finalement, tu as quitté un taf, a priori, enviable puis tu as quitté un charmant appart rue du Faubourg Saint-Martin, enviable aussi (par certains), comment as-tu pris ces décisions ? Sont-elles, quelque part liées ?
Elles ne le sont pas tant que cela dans la chronologie, même s’il n’est pas faux qu’un changement professionnel a souvent été un changement géographique aussi dans mon parcours. Je ne sais pas si c’est quelque chose à faire, mais je fonctionne assez au coup de tête : si ça me parait évident, si ça m’enthousiasme, j’y vais, et on verra bien sur place. Je suis la théorie du worst case scenario : au pire, que se passera-t-il ? La plupart du temps, le pire scenario n’est pas si terrible, alors allons-y. Les premières fois, ces choix paraissent insurmontables, et ne la ramenais pas quand j’ai décidé de quitter le gros cabinet new-yorkais. Et une fois que c’est fait, et plus on le fait, plus on réalise… qu’il suffisait de le faire.
Pour ce qui était de quitter Paris, comme nous voulions un enfant et que je ne voulais pas reprendre un travail qui servirait juste à nous permettre de payer un loyer hors de prix, c’était vite vu : partons autre part, allez disons Bordeaux, si ça ne nous plait pas nous reviendrons, ou nous irons ailleurs. Entre le début de l’idée et la décision il s’est écoulé un mois et demi, entre la décision et l’emménagement il s’est écoulé un mois pile poil. A un moment il faut y aller, sinon on passe sa vie à la rêver.
– Regrettes-tu parfois l’une de ces décisions ?
Instinctivement je te dirais aucune. Je me dis parfois que Paris me manque, mais ce n’est pas Paris, c’est plutôt “ma vie à Paris sans enfant en terrasse avec les copains”, ce qui existe quand je viens sans enfant à Paris donc tout va bien.
Je regrette plutôt régulièrement de ne pas y être allée encore plus à fond sur certaines décisions, de ne pas avoir osé davantage parfois. Heureusement, ça s’apprend 🙂
– Quell.e.s expériences / événements / étapes de ta vie ont dessiné la personne que tu es aujourd’hui ?
Comme tout le monde je crois, les maladies et décès sont ces étapes un peu essentielles qui nous rappellent qu’on n’a pas tant de temps que cela. Et que non, la deadline boulot n’est pas si vitale que ça, elle ne l’est même pas du tout.
J’aimerais te dire que devenir mère a tout changé (mode Inès de la Fressange et consorts on), mais ce n’est pas vrai. J’aime mes enfants de tout mon coeur mais cela n’a RIEN changé… à deux choses près : je sais que j’ai deux paires d’yeux qui se serviront de moi comme référence (pour reproduire ou fuir, ça reste une référence), et j’ai désormais sous les yeux quotidiennement le temps qui passe, matérialisé par leurs anniversaires, leurs progrès, etc. Ah si, et quand même, mais qu’est-ce qu’on faisait de tout ce temps disponible avant qu’ils soient là ?!
Est-ce que tu penses que tout sert à quelque chose ?
This is bullshit. Évidemment que tout sert à la construction de ce qu’on est, on dirait une mauvaise citation partagée sur Facebook avec des petites fleurs en coin d’image. En fait je crois que ce n’est pas la question. Est-ce qu’on doit avoir moins peur des échecs parce qu’il faut avoir l’humilité de les analyses piur en tirer des enseignements ? Oui. Est-ce qu’on a le droit de se rejouir de ses reussites ? Oui. Est-ce qu’on peut encore changer et apprendre à tout âge ? Oui. Est-ce qu’on peut aussi rester con frustré et rabougri ? Oui.
– Sur ce thème, as-tu des livres, films, chansons, podcasts, qu’importe qui ont vraiment eu un impact personnel ou professionel ?
Incontestablement La Semaine de 4 Heures de Tim Ferriss. C’est écrit à l’américaine avec plein de répétitions, mais la répétition c’est pédagogique et ce livre a bouleversé mon rapport au travail. Plus récemment le TedEx de Simon Sinek “Start With Why”, simple et efficace.
– Est-ce que tes expériences dessinent la manière dont tu t’occupes/ élèves tes enfants ?
Oui, forcément. Je détesterais qu’ils se sentent obligés de faire telles études parce qu’elles ont “des débouchés” comme on dit, de faire tel boulot parce que c’est LA tendance du moment, qu’ils s’empêchent de créer, qu’ils s’empêchent de traîner parfois. J’aimerais qu’ils n’aient pas peur de se tromper, jamais. J’aimerais qu’ils soient en mesure de voir leurs décisions avec légèreté, parce qu’il est toujours temps de changer d’avis. Parfois on se sent totalement bloqués dans une situation, puis un peu de temps passe, et hop, une opportunité qu’on ne sait pas toujours voir tout de suite se dessine. On ne choisit pas les Y, disait ma grand-mère (et ma grand-mère avait souvent raison).
– Comment décrirais-tu la femme que tu étais il y a 4 ans ? Comment te sentais-tu ?
Je n’étais pas si paumée il y a 4 ans, en tous cas pas davantage qu’aujourd’hui. Je venais de quitter Paris et d’emménager à Bordeaux, je publiais mon bouquin, je bossais sur le développement de Capsule, je faisais du conseil en free à côté, j’apprivoisais cette nouvelle ville et ce nouveau rythme aussi, et j’essayais d’avoir un bébé.
Je ne me souviens plus comment je me sentais. Comme lors d’un nouveau départ peut-être.
– Celle que tu es aujourd’hui ?
Plus engagée, beaucoup plus vite agacée par le bullshit, plus présente je crois (dans le présent, ici et maintenant). Globalement un peu plus indulgente avec moi-même aussi peut-être, mais ce point varie énormément d’une semaine à l’autre.
– Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui souhaite changer de boulot, de ville, de vie mais qui, comme bcp, doute, a peur… ?
Je dirais TOUJOURS de le faire car très très peu de choix sont définitifs (avoir des enfants, c’est définitif, se jeter d’une falaise aussi, tout le reste on pourra toujours corriger le tir).
Avant tout, demandez vous “pourquoi ?”. Et “pourquoi pas ?”. Pourquoi je veux changer de boulot / de vie / de ville / de mec / de nana / d’amis / que sais-je ? Pourquoi je ne le ferais pas ? Plus que le sacro-saint temps de la réflexion, posez-vous cette question là.
Puis faites-vous le worst case scenario, le “et si ça ne fonctionne pas, qu’est-ce qu’il se passe ?”. Si vous restez pétrifié de peur, ce n’est peut-être pas ce choix qu’il faut prendre, trust your guts. Mais dans la grande majorité des cas, tout se rattrape et vous verrez bien quand ça sentira le roussi. Assumez.
Changer de boulot ? Oui, vous ne pourrez pas revenir dans le même boulot en claquant des doigts, et alors ? Au pire, vous en trouverez un autre, puis un autre, vous vous formerez si besoin, ce n’est pas dramatique.
Changer de ville ? Au pire, si la nouvelle ville ne vous plait pas, vous déménagerez encore ou reviendrez, riche de cette expérience. Même topo pour le “changement de vie” – et spoiler, ce sera toujours votre vie hein, elle est bizarre cette expression.
– Quels sont tes projets ? Comment te vois-tu dans 4 ans ?
Haha, alors si tu me poses la question cette semaine, je te dirais que j’ai envie de continuer de diriger En 20 Lignes et de faire mon boulot d’analyste, mais à temps très partiel. Le reste du temps, j’aurai fini ma formation en modélisme-couture, et si ça me plait toujours et que ça marche, j’aurai ouvert mon petit atelier je ne sais pas où et j’y proposerai une petite collection de vêtements, peut-être quelques accessoires, des sessions de couture avec des tissus de récupération, et le soir tu me trouveras souvent en train d’aider mes enfants à faire leurs devoirs.
Où peut-on te retrouver / te lire…
L’embarras du choix…
Pour monter ou accompagner ta boîte, sur En 20 Lignes (en cours de refonte)
Pour emménager à Bordeaux, sur Pourquoi Bordeaux
Et sur Instagram : @aureldaniel
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