Quinze marchés, 1 500 commerçants, 5 millions de visiteurs par an. A partir de 1870, chiffonniers, crocheteurs et biffins ramènent près d’ici, dans la plaine des Malassis, leur butin collecté à Paris. En 1885, les Puces de Saint-Ouen ouvrent officiellement. Guinguettes, musiciens manouches, déco indus’, vêtements vintage, ébénistes, rempailleurs, socleurs, débarrasseurs, déballeurs, c’est un joyeux bordel follement bien huilé.
Le temps ne semble pas trouver de crédit ici. Ca faisait un bail que je n’étais pas venue et je retrouve de vieux puciers prenant leur déjeuner sur leur propre canapé retapé. On pourrait être en 1997, en 2004, on est en 2016, et c’est chouette. Alors si, Saint-Ouen est devenu hype, la chine branchée et les ripailleurs des antiquaires, l’âme des puces est toujours intacte. Si certains se pressent pour bruncher chez Ma Cocotte, cantine branchée à l’entrée des marchés Serpette et Paul Bert, décorée par Philippe Starck, d’autres s’aventurent dans de vieilles guinguettes écouter du jazz manouche à La Chope des Puces ou de la chanson française avec accordéon chez Louisette. C’est toute la magie des Puces, un mini-monde : un rastaman aux dreadlocks impressionnantes, une vieille pucière, un marchand de pralines, des tables en vichy roses, le Marché Malik, et tous les vendeurs à la sauvette.
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