Les bons bouibouis et petites cantines pour grandes faims (de mois) à Paris
C’est vrai, il y a encore les réticents et vous savez quoi ? C’est tant mieux. Ceux qui préfèrent avoir de l’espace, ceux qui ne supportent pas sortir en sentant le graillon, ceux qui ne veulent pas avoir une assiette ébréchée, ceux qui veulent que les serveurs parlent français, ceux qui veulent un mur brut et des tables bois nature ou marbre à la rigueur, ceux qui pensent encore que le prix est toujours corrélé à la qualité, ceux qui ne s’aventurent pas hors des grandes artères. Bref, merci à eux. Merci à eux car les bouibouis sont petits et on aimerait toujours y avoir une place… N’hésitez pas à laisser votre bouiboui favori en commentaire, je l’ajouterai à la carte ! Bon bouiboui !
Y’a déjà tous mes préférés, Kim Ly rue Didot, le café de L’ICI, le Myrrha…
Peut-être rajouter la Fusée rue St martin, avec le croque à 8€ et la bière pas chère.
Vendredi, papi Sada est rentré au bled. Il n’a pas dit qu’il ne reviendrait pas. Chez papi Sada, il y a beaucoup, beaucoup, de choses qui ne se disent pas.
Il en a fait des allers-retours mais jamais je n’avais vu de départs avec autant d’eau dans ses yeux bleus.
Il a dit je vais chez moi. Et ses larmes disaient qu’il quittait aussi un chez lui.
50 ans en France. À Aubervilliers, dans le 19e et dans le 15e. En France, il a perdu la vue et la vie de deux enfants. En janvier, il a cru perdre la sienne, alors dès qu’il a été sur pattes, il a parlé d’aller au Mali. Ça faisait deux ans qu’il voulait y aller. Retrouver sa terre, son frère, sentir ce qu’il ne peut plus voir.
Au début, je trouvais ça triste. De mettre la Méditerranée, 5000km et 500€ Aller entre lui et ses enfants. Mais en fait retourner vivant dans le village qui l’a vu grandir, c’est le meilleur dénouement à cette histoire de déracinement. On n’est finalement jamais vraiment déraciné, je sais que toujours il a appartenu à ce village. Qu’il a bien moins habité que la France. Se sentir arraché où qu’il soit, c’est sa vie depuis 50 ans. Depuis qu’on lui a demandé de venir travailler en France.
Il m’a souvent dit « Pfiou je connais mieux la France que toi, je suis en France depuis Georges Pompidou moi, depuis les pantalons patte d’eph. » Pourtant, il repart sans la nationalité après des dizaines d’années à cravacher au petit matin, comme des millions d’invisibles à qui l’on demande par-dessus tout d’être discrets - en faisant les tafs les plus pénibles et essentiels. Papi ne dit jamais de mal de la France. Il dit qu’il n’a pas connu de racisme. Quand je vois la montée de la haine de l’autre, décomplexée, je suis presque apaisée qu’il quitte la France. Je viens chez lui depuis plus de 20 ans. Il m’a accepté comme j’étais, avec mes questions trop longues, mes jupes trop courtes, mes visites trop rares. Jeudi je lui ai dit, on va venir te voir. Il a dit « oui, viens en septembre, en septembre c’est bien »....
Marie Rollin
décembre 20, 2017Y’a déjà tous mes préférés, Kim Ly rue Didot, le café de L’ICI, le Myrrha…
Peut-être rajouter la Fusée rue St martin, avec le croque à 8€ et la bière pas chère.
Amélie
décembre 30, 2017Ca y’est je viens de tous les noter sur Mapstr pour penser à les tester ! Encore une fois: génial cet article 😉
Lucile
décembre 10, 2019Je viens de découvrir l’article, je trouve l’initiative super. ça me donne envie de découvrir pleins de lieux, merci !!