Change ta vie… pour devenir voyante

J’ai rencontré Céline il y a 2 semaines, sur un vélo, lors d’un événement. Céline tient un blog depuis 2006, autant dire la nuit des temps des internets. Après notre séance de vélo, c’est devant une table où je suis bien plus à l’aise que Céline m’a un peu parlé de sa profession. Céline est voyante. Je crois très peu au destin, ce serait quand même franchement ballot que tout soit déjà écrit… Et puis, il faut l’avouer, ce serait aussi un peu flippant. Ce qui m’a le plus fasciné c’est que, dans une autre vie, Céline était juriste, à 1000 lieues de sa présente activité. Depuis, elle a chaussé des bottes et changé plusieurs fois de métiers. Ce qui m’a aussi donné envie de l’interviewer, c’est son flegme, sa douceur, Céline m’a donné l’impression d’être bien dans ses baskets, l’attitude des gens qui sont là où ils devaient être, la sérénité de ceux qui font ce qu’ils aiment faire.

– Peux-tu te présenter ?

Hello ! Je m’appelle Céline, j’ai passé le cap de la quarantaine. Originaire de Paris, je vis dans une jolie ville médiévale depuis plusieurs années (Troyes), mais je passe une partie ma vie dans les trains parcourant les routes de France pour des raisons professionnelles. Aujourd’hui, je suis voyante, blogueuse et consultante en entreprise et parfaitement épanouie 🙂

– Qu’as-tu fait comme étude et quel est ton parcours ?

J’ai un parcours universitaire de juriste (maîtrise en droit des affaires). C’est une étape cruciale dans mon parcours car cela m’a apporté beaucoup de rigueur et de structure.
J’ai été juriste en entreprise pendant quelques années (avec une affinité pour la propriété intellectuelle) mais, ce métier manquait de relationnel pour ma personnalité pétillante et communicative.
En 2004, je me suis financée une formation d’un an en sophrologie-relaxation, au début pour ma culture personnelle. Puis, j’y ai vu une opportunité professionnelle. J’ai décidé de me réorienter en tant que formatrice et consultante en gestion du stress et des conflits. A côté de cela, je tiens un blog depuis 2006, la relation client m’intéressait depuis quelques années, j’ai vite eu des propositions dans ce sens et particulièrement en communication digitale. Je suis autodidacte sur cet aspect.
Depuis 2015, j’ai réalisé mon rêve d’adolescente : devenir voyante.

– Pourquoi as-tu changé de métier ?

J’ai eu des parents dont, à mon sens, toute l’identité passait par le travail. Et je ne les trouvais pas particulièrement épanouis dans leur emploi. Cela m’interrogeait beaucoup. J’ai assez tôt décidé que le bien-être et le travail devait cohabiter. Je fais tout pour que cela soit une réalité. Dès que je m’ennuie ou que je ne me sens pas à ma place dans un emploi ou un secteur, je m’organise pour en changer. Je change de métier pour être stimulée au quotidien, pour me sentir alignée.

– Y a-t-il eu un déclic particulier ?

Oui, pour chacune de mes 3 grandes réorientations pro.
Pour la dernière en date, j’avais vécu des épreuves difficiles dans ma vie. Ce sont des moments dans lesquels, on est souvent amenés à faire un bilan. Et, je ne trouvais pas le mien (à ce moment-là) assez satisfaisant. J’avais pratiqué plusieurs métiers tous intéressants, mais si j’étais honnête, le vrai métier que je voulais faire, c’était voyante. Mais, je n’avais aucune idée de comment faire, ni de savoir si j’en avais vraiment les capacités. Je me suis regardée en face, et je me suis avouée que la seule chose qui m’arrêtait c’était la peur. Je l’ai prise sous le bras, et j’ai décidé d’oser avancer !

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– Peux-tu nous raconter les difficultés rencontrées dans ce changement (de tout ordre) ?

Il y avait pour moi deux obstacles pour la réalisation de ce projet. La formation et la mise en place d’un projet viable et pérenne. J’avais envie de gagner ma vie avec, pas juste d’occuper mon temps.
C’est difficile de trouver des formations « sérieuses » dans le domaine. J’ai arrêté de marmonner. J’ai fait des recherches et j’ai trouvé des formations (certaines en français, d’autres en anglais).
Même si, je suis auto-entrepreneur, dès le début j’ai vraiment considéré mon projet comme une petite entreprise. Or, je suis une littéraire de par ma formation initiale (dans mon coeur, je reste une juriste avant tout). Je n’avais donc aucune base de marketing, de plan stratégique, de notion de business model etc. J’ai vraiment assumé mes lacunes et je suis allée chercher des informations pour mener mon projet sérieusement. J’ai fait des brainstorming avec des amis compétents dans ces domaines, j’ai suivi des cours en ligne et je suis allée dans des évènements tournés autour de l’entrepreneuriat. Je me suis débrouillée comme j’ai pu mais j’ai vraiment travaillé mon projet tant d’un point de vue éthique que d’un point de vue marketing.

– Peux-tu présenter précisément ton métier aujourd’hui ? Une journée “type” s’il y en a ?

Mes journées ne se ressemblent pas toutes mais on retrouve une idée : je découpe ma journée en thématique ou activité, pour être très focus.
Le lundi, c’est ma journée désorganisée. Je ne veux aucun consultation ou prestation avec des pro ce jour-là. C’est MON début de semaine. Je me lève et je gère les différentes tâches comme je le sens pour avancer et fixer les grandes lignes de la semaine.
Les autres jours, le matin ce sont les tâches administratives ou les articles de blog. A partir de 13h, ce sont les consultations de voyance qui commencent. Mes prestations évènementielles pour des entreprises se font en général en soirée.
Je me réserve aussi des plages horaires pour aller déjeuner ou boire des cafés avec mes amis. Je pense que c’est très important pour l’équilibre personnel et professionnel.

– As-tu déjà regretté ton choix ?

Non. J’ai toujours tiré beaucoup de plaisir et de profit de mes réorientations pro.

– Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui est installé dans un job confortable et qui a une idée de reconversion qui le titille et qui semble l’animer ?

De vraiment bien penser son projet. De le préparer comme on préparait un voyage qui nous tient à coeur.
De se poser des questions concrètes, de mettre les choses en perspective et d’aller poser des questions à des personnes qui font déjà ce métier ou à des futurs clients.
Personnellement, j’aime mettre une touche personnelle dans mes reconversions en pensant beaucoup la façon dont je vais exercer ce nouveau métier.
La base : « ne pas être attentiste », ne pas hésiter à se faire coacher, oser demander de l’aide et oser combler ses lacunes.

– Y a-t-il des lectures, chansons, films, podcasts, personnes modèles…

Tous les autodidactes, ça me boostait car ça pose l’idée que tout est possible.
Je suis très fan de Steve Jobs. Ce type n’avait que le bac en poche mais c’est un vrai pro-actif qui regardait plus le potentiel que les obstacles. Je conseille son discours à Stanford et le documentaire que Netflix lui a consacré (lien entre sa culture hippie et sa vision de l’entrepreneuriat).


– Peux-tu nous parler de la voyance ?

Pour moi, la voyance, c’est la capacité à rentrer dans un état intuitif (puis à en sortir). Des intuitions, tout le monde en a et tout le monde peut les développer. Moi, j’ai choisi de le faire et de m’intéresser au sujet. Ce qui me passionne ce n’est pas l’ésotérisme mais les différentes capacités du cerveau. Je me suis dit, on a cette capacité-là, et si je la creusais.
En voyance, on a très rapidement des éléments sur votre futur le plus probable. On va à l’essentiel très vite. Pas de place pour les excuses personnelles ici. On voit aussi très vite le potentiel des gens, ce sur quoi les personnes doivent s’appuyer pour faire avancer sa vie. Mais ce que l’on voit en voyance, c’est un futur possible et tout le monde peut le changer.
La voyance est un excellent outil pour : prendre du recul sur une situation, faire le point, mettre les choses en perspective et être prévenu sur une contrainte ou une complication qui peut arriver et ainsi l’anticiper et l’éviter.

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– Depuis quand t’intéresses-tu à la voyance ?

Depuis toujours. J’ai été familière du « phénomène » très jeune. Mais mon entourage n’était pas du tout ouvert sur le sujet.
Adolescente, j’ai commencé à creuser le sujet mais je me suis vraiment autorisée à explorer le sujet de manière plus sérieuse vers la fin de la trentaine.

– Penses-tu qu’il s’agisse d’un don ou d’un travail sur toi ?

Je pense qu’on a tous cette aptitude mais qu’elle est plus développée chez certains.
Je ne pense pas que ce soit spécifiquement un travail sur soi, par contre, je pense que d’un point de vue éthique avant de faire de la voyance, il est important de faire un travail thérapeutique.

– Comment peut-on travailler son intuition ?

Il existe des méthodes et outils pour la développer. Mais surtout ce qui est important, c’est de faire des exercices régulièrement. Comme, tout ce qui peut vous pousser à deviner des évènements à l’avance. Il est important de prendre des notes puis de noter le feed-back pour voir quand est-ce que votre intuition était pertinente ou au contraire à côté de la plaque. C’est vraiment un travail de longue haleine.

– Dirais-tu que c’est peut-être ce travail sur tes aptitudes d’intuition qui t’ont permis d’être certaine de ton choix de reconversion ?

Paradoxalement, pas du tout.
Je n’ai jamais eu la certitude que j’allais réussir dans ce métier. J’avais juste honte de ne pas oser aller vers la vie que je voulais vraiment 🙂

– Peux-tu nous raconter comment se déroule une séance de voyance ?

Mes séances, se font souvent par téléphone ou skype car mes clients vivent dans toute France et à l’étranger. Avant une séance, je commence par demander à mon client s’il est bien installé car une séance, c’est vraiment sur soi.
Puis, j’explique rapidement ma conception de la séance. Je rassure la personne sur le fait que je suis bienveillante et positive et que ce que l’on voit en voyance est un potentiel, que rien n’est figé. J’annonce aussi que pour des raisons d’éthique, je ne réponds pas à des questions sur la santé.
Je préfère ne pas avoir d’informations sur mes clients avant de commencer car je veux rester neutre pour ne pas influencer ma voyance.
On commence par faire un tirage d’ordre général pour voir ce qui ressort spontanément, puis la personne me pose les questions précises pour que je puisse lui apporter des réponses.

– Quelles questions doit-on se poser à l’aube d’une reconversion ?

D’abord : « qu’est-ce que j’ai vraiment envie de faire » Ensuite : est-ce que c’est possible et/ou réalisable.
Cet ordre est primordial, sinon on se limite.

– Comment les gens te perçoivent quand tu leur racontes ta reconversion ?

D’abord, c’est toujours un choc. Dire que tu as démissionné d’un poste de responsable digital en université pour faire de la voyance, ça semble fou.
Puis quand ils voient que je suis épanouie et que mon projet est pensé, audacieux (dans ce que je propose aux clients : comme ma dernière formation en entreprise sur l’intuition et l’adaptation au changement), ils changent d’opinion.

– Comment ta famille a réagi ?

J’ai perdu beaucoup de proches donc je n’ai plus de famille, mais j’ai des amis dont je suis très proches, je suis très entourée.
Certains ont eu peur et m’ont exprimé leurs doutes, ce que j’ai trouvé courageux et sain car ça permet de questionner son projet en profondeur. D’autres (beaucoup) on vu ça comme une évidence. Le déclic ça a été quand une amie m’a dit « quand tu parles de digital, c’est intéressant mais quand tu parles d’intuition, tu es passionnée ».

– C’est quoi ton mantra ?

Ecouter ses envies, pas ses peurs 😉

– Où peut-on te retrouver sur la Toile ?

Sur mon site Internet : yes-we-cards.com

 

1 Response
  • Sylvana
    décembre 17, 2018

    Toujours un plaisir de lire cette rubrique “lundi change ta vie”. Une véritable source d’inspiration. Même si je suis un peu “sceptique” de nature avec l’idée de la voyance/destin, j’avoue avoir adoré ton interview pour l’avoir recentré avec ton invité sur “le pouvoir de l’instinct”! Je vais méditer là dessus, je reviens ! ^^’

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