Rue Paradis, Chocho s’inscrit dans cette nouvelle lignée de restos à la cuisine singulière et audacieuse servie dans des assiettes à partager et dans un cadre simple et chaleureux. Un chouille branchouille mais jamais guindé, des assiettes pensées comme des mini scénettes ou mini tableaux à déguster dans la faïence de l’artiste Karla Sutra. Des propositions conceptuelles qui vont plus loin que la seule recherche de goût pour offrir une réelle expérience. Et pourtant, on reste toujours dans une apparente simplicité réveillée par des touches d’extravagance et de fantaisie.
Tout juste la trentaine et déjà 15 ans de métier pour le chef Thomas Chisholm derrière Chocho. Il fait ses classes dans de nombreux restos étoilés et bistronomiques, et met les petits plats dans l’écran au cours de la saison 12 de Top Chef où sa touche graphique et sa maîtrise des goûts marqués sont remarquées par tous. Chez Chocho, Thomas écrit sa propre partition en proposant une cuisine d’auteur audacieuse et raisonnée.
À la carte, des vins nature et biodynamie jusqu’à plus soif, 400 références.
Dans nos assiettes ?
Pimientos de padron
Huîtres naturelles, granité persil
Poireaux braisés, jaune d’oeuf et mousseline fumée
Raviolis de champignons
Et puis les trois assiettes qui ont raconté toute l’étendue de la créativité du chef :
- le Ceviche comme une teq’ paf, un ceviche déstructuré à la manière d’une tequila paf : une pincée de sel, sucre, piment à lécher directement sur sa main avant d’avaler comme un shooter la sauce ceviche pleine de peps et de d’attaquer le ceviche de lieu jaune sur son quartier de citron vert. Un plat qui décrit bien la singularité du travail du chef : offrir une expérience gustative, visuelle, ludique mais pas gadget en différentes étapes.
- le Plat à saucer. C’est un peu le rêve pour celleux qui savent que ne pas saucer est un péché. Imaginez un plat pensé intégralement pour être saucer. Le plat dressé comme un tableau de couleurs entrelacées est accompagné avec un pain maison servi tiède.
- le S’more, dessert régressif qui nous transporte autour du barbecue prend ici quelques arguments gastronomiques avec son biscuit sablé breton un poil salé, sa guimauve infusée à l’épine-vinette, ses copeaux de chocolat, et son électrisant jus de verjus et sa poudre de sapin.
C’est combien ?
Mon avis ?
C’est le genre de repas dont on se souvient. Le genre de chef qui sort des sentiers battus, ça sent la fraîcheur, la jeunesse, la fougue, l’avant-gardisme, l’audace et la justesse. On échange les assiettes, on se régale et on s’amuse à découvrir le scénario de chaque plat. Le lieu offre de grandes tablées à partager bien trop rares dans nos contrées et une salle lumineuse à la déco contemporaine ouverte sur la cuisine. Il faut selon moi compter 3 plats par personne donc l’addition peut vite grimper.
Chocho
54 Rue de Paradis, 75010 Paris
Du mercredi au dimanche de 12h à 14h et de 19h à 00h
Cet article attend votre commentaire