Parler du racisme avec ses enfants, qu’ils soient racisés ou non, est délicat. Pourtant, c’est crucial pour les éduquer à la différence. Beaucoup de parents pensent, malheureusement à tort, qu’être ouvert suffit pour que ses enfants ne soient pas racistes. Que l’on ne naît pas raciste.
Selon l’Académie américaine de pédiatrie, les bébés sont capables de remarquer des différences ethno-raciales dès l’âge de 6 mois et peuvent commencer à intérioriser des préjugés racistes entre 2 et 4 ans. Dès 12 ans, les croyances sont profondément ancrées dans leur esprit. Le laps de temps pour agir est donc assez réduit.
Voici un extrait d’un article paru sur Sciences et Avenir
“Les recherches sur les préjugés racistes chez les jeunes enfants montrent que, dès 4 ans, les enfants blancs préfèrent les Blancs. Cette préférence va en s’accentuant jusqu’à 7 ans, âge à partir duquel les préjugés racistes déclinent. Pourquoi ? Les auteurs d’une étude testent une hypothèse : les réponses des plus petits reflètent leur connaissance des stéréotypes en vigueur dans leur société ; ils ne sont pas encore capables d’avoir une opinion personnelle distincte, alors qu’à 8-9 ans, ils font la distinction entre ce que pensent les autres et ce qu’ils croient, eux.
L’hypothèse est vérifiée sur deux groupes d’enfants blancs d’Australie : ceux de 5-6 ans prêtent davantage d’attributs positifs – « propre », « sage », « intelligent »… – aux enfants blancs figurant sur les photos qui leur sont montrées qu’aux enfants noirs, et davantage d’attributs négatifs à ces derniers ; lorsqu’on leur demande d’indiquer « ce que pensent la plupart des Australiens » ou « ce que tu penses, toi », la réponse est la même.”
Je pense que la clé est la communication dès le plus jeune âge mais aussi la normalisation de la différence en veillant à une représentation de TOUTES et TOUS dans les activités quotidiennes de nos enfants. Des représentations positives évidemment… Si la représentation des personnes noires, asiatiques, arabes est malheureusement encore trop faible dans de multiples domaines, si l’on se pose la question, si l’on observe notre quotidien avec de nos nouveaux yeux, on peut s’en rendre compte et passer à l’action…
Œuvrer pour une meilleure représentation des minorités
Combien de livres avec des personnages noires et racisés y a-t-il dans la bibliothèque de vos enfants ? Et pas seulement des histoires se déroulant dans un village africain, en Asie, en Inde… Des histoires parfois banales ou simplement jolies avec une héroïne noire ou racisée.
Combien de figurines, de playmobils et de poupées racisés ?
Une grande marque de poupées a sorti de nouvelles poupées noires et métisses mais c’est très dommage qu’elles aient uniquement des cheveux lisses… Je vous recommande les magnifiques poupées Urbidolls.
Lire des livres sur la différence et sa richesse. Expliquer le racisme. Et en discuter.
” – Donc, si je résume bien, le racisme vient de : 1) la peur, 2)l ’ignorance, 3) la bêtise.
– Tu as raison. Il faut que tu saches aussi ceci : on peut posséder le savoir et l’utiliser pour justifier le racisme.
– L’intelligence peut être utilisée au service d’une mauvaise cause ; donc ce n’est pas aussi simple.”
Proposer des livres aux héroïnes et héros noirs, métis, asiatiques et des modèles positifs à nos enfants
Voici une sélection de livres aux héroïnes et héros noirs qui permettent d’initier une conversation sur le racisme, et l’histoire des personnes noires :
Enfin, voici une sélection de livres d’histoires communes comme il en existe des milliers avec des personnages blancs. Les personnages noirs, métis, et asiatiques sont très peu représentés dans ces livres de tous les jours, dans ces histoires du soir… Les enfants racisés voient rarement un personnage qui leur ressemble dans ces histoires quotidiennes. En prendre conscience, regarder la bibli de son enfant et décider d’acquérir des livres avec des personnages et héros noirs est important et indispensable pour changer les choses. Pour normaliser la différence et pour permettre aux enfants racisés de s’identifier à des images positives et à de belles histoires.
Cet article attend votre commentaire