Organisation et répartition des tâches et de la charge mentale avec 3 enfants

En quatre ans, je suis passée de femme en couple à mère de 3 enfants. C’est chiant de l’entendre quand on n’a pas d’enfants, par choix ou non mais je vais quand même le dire : la fatigue, la patience, la charge mentale, sont des phénomènes qui dépassent des sommets que l’on pensait ne même pas exister.

Ne pas dormir une nuit puis ne pas dormir 10 nuits et puis parfois des mois, des années, penser à tout le monde et à chacun, même quand on est deux parents, c’est pas une promenade de santé. Penser aux vêtements, à l’école, aux vaccins, aux individualités, aux peurs, aux anniversaires, aux allergies, aux couches en différentes tailles, aux cahiers de transmission de la crèche, au premier cartable, aux fiches d’inscription, à racheter des chaussettes quand elles ont toutes fugué, à faire le pique nique pour la sortie du 3ème, à aller chercher 20€ pour la coopérative du 2ème, acheter des chaussures pour le 3ème qui a pris 2 pointures durant l’été. A prendre RDV chez le dermato pour le 2ème, payer l’activité guitare de la première, et puis la rengaine quotidienne : sortir les habits, habiller les enfants, faire le petit déj, ne pas oublier cartable, le ciré, le goûter, les cahiers, les emmener, les chercher à l’heure, à 3 endroits différents, faire les devoirs, donner le bain, leur courir après pour les mettre dans le bain, faire à manger, ramasser les pâtes par terre, raconter une histoire, les coucher, donner un verre d’eau, deux verres d’eau, trois verres d’eau, ne pas s’énerver, ranger les jouets dans le salon qui ressemble depuis six ans à une crèche. Se lever la nuit parce qu’avec trois enfants de moins de 6 ans, il y a peu de chance qu’aucun ne pousse un cri strident, un “j’ai envie de vomir” ou un “j’ai fait un cauchemar” pendant la nuit. Ajoutez à la logistique, la charge mentale et la charge émotionnelle qui même partagées à deux, peuvent être de véritables boulets quotidiens. 

Bref, dans ce post, je vous dévoile des éléments de mon organisation, notre organisation. Je ne suis pas la reine de l’organisation, loin de là. Très loin. C’est peut être pour cela que nous avons mis en place des principes non dérogeables qui me cadrent, me contraignent et m’aident au quotidien. Des règles de partage aussi qui nous permettent de partager équitablement les tâches du quotidien, le temps passé avec nos enfants et la charge mentale. Un équilibre, je le vois autour de moi, bien compliqué à acquérir et à sauvegarder mais si essentiel pour éviter trop de frustration. Je ne dis pas “éviter la frustration” car pour ça malheureusement, je n’ai pas la recette secrète. Quand on a envie de bien faire son job, par mission, devoir ou passion et que l’on a 3 enfants, le temps n’étant pas étirable, ça génère forcément de la frustration. Et puis avoir 3 enfants, c’est déjà ne pas pouvoir s’occuper de chacun autant qu’on le voudrait ce qui peut aussi générer de la frustration. Peu de temps pour traiter les individualités, on élève souvent en tribu, surtout quand les enfants sont rapprochés…

Cet article n’est pas une vérité, la bonne manière de faire, et je ne voudrais jamais m’ériger en bon exemple mais si des parents peuvent y trouver des pistes sur certains points, ce sera déjà une mission plus que remplie ;).

J’ai 33 ans. J’ai eu mon premier enfant à 26 ans, mon deuxième 3 ans après, mon troisième, kinder surprise, un an après. J’étais salariée jusqu’à ma troisième grossesse. Mon conjoint est lui salarié. Nous habitons à Paris, dans un appartement parisien… qui compte 3 pièces, dont une chambre de moins de 9m2 pour eux trois. Aujourd’hui, nos enfants ont 6 ans (CP), 3 ans et demi (PS de maternelle) et 2 ans (crèche). Nous n’avons pas de famille proche et en mesure de nous garder nos enfants ou de nous dépanner après l’école.

Pour vous apporter quelques éléments d’organisation, j’ai choisi de vous raconter une journée type (je vous épargne la nuit et ses péripéties). Avant cela, quelques éléments généraux, fruit de réflexion et de choix, qui cadrent et encadrent notre vie quotidienne de famille.

 

PARTAGE DES TEMPS ET DES TÂCHES POUR PLUS D’ÉGALITÉ ET UN MEILLEUR ÉQUILIBRE

Notre vraie chance, fruit de choix, privilèges et de sacrifices, c’est que nous parvenons à être tous les deux à la maison à 17h30. Les enfants ont ainsi le temps de jouer et de retourner le salon. Même s’ils sont extrêmement bruyants, énergiques, remuants, qu’ils aiment sauter du canapé, se monter les uns sur les autres, se tirer les cheveux, qu’ils courent quand on dit que c’est leur du bain, nous ne ressentons pas le fameux tunnel du soir d’une intensité folle. Très certainement car nous sommes toujours deux et à la maison tôt. Évidemment, même à deux, nous avons l’impression d’avoir gagné une bataille, perdu 1800 calories et 3 ans d’espérance de vie quand, enfin, ils dorment. Mais ça va. Ça va car depuis la naissance de mon premier enfant, Malia, on a mis en place une règle simple, non discutable, non dérogeable : chacun son tour. On m’a beaucoup dit que c’était trop militaire. La vérité, je la vois autour de moi, quand ce n’est pas chacun son tour, à un moment, après plus ou moins de temps, la balance commence à sérieusement pencher, et SPOILER, très souvent c’est chez la mère qu’elle pèse beaucoup plus. Si vous n’en êtes pas convaincus, lisez plutôt ces chiffres :

  • Le congé parental est pris dans 94% des cas par les mères et seulement à 6% par les pères.
  • Seuls 67% des pères utilisent le congé paternité selon une Enquête de l’inspection Générale des Affaires Sociales (2018)
  • En moyenne, les femmes consacrent trois heures trente par jour aux tâches domestiques, contre deux heures pour les hommes (Observatoire des Inégalités 2016). Elles passent 2,1 fois plus de temps qu’eux à s’occuper des enfants (selon une étude du Ministère des Solidarités et de la Santé).

Ce partage du temps passé avec nos enfants et des tâches ménagères, est un élément extrêmement important pour moi, pour mon équilibre, le nôtre mais aussi pour mon engagement pour un monde plus égalitaire. Mon conjoint a pris, pour chaque naissance un mois de congé sans solde. Ce n’est pas forcément une question de moyens et de revenus puisqu’il gagne moins que le salaire médian français, c’est surtout une question de vision, de volonté et d’engagement. C’est très certainement un des éléments qui lui a permis de prendre entièrement sa place, son rôle et de créer un lien d’attachement réciproque très fort avec ses enfants.

 

LES COURSES (alimentaires)

On fait, en général, les courses deux fois par semaine en ayant déjà en tête ce que l’on va faire à manger pour éviter le gâchis. Je trouve que c’est un bon rythme pour penser à ce que l’on va manger, avoir des produits frais, éviter le gâchis, et ne pas engorger le frigo. Je ne mange plus de viande, mes enfants en mangent à l’école alors le soir, on mange le plus souvent des plats sans viande. Le week-end, ils aiment manger un poulet rôti (on le prend souvent déjà rôti sur La Belle Vie, il est Label Rouge) et on mange un bon poisson par semaine.

Pour les courses, nous commandons sur La Belle Vie depuis quasi 5 ans. Vous pouvez renseigner mon email de parrainage (anais.lerma@gmail.com) pour obtenir 10€ sur votre première commande. Le site offre à la fois des produits du quotidien et une offre très intéressante d’épicerie fine, de produits frais et bio, une super sélection de fromages et ils ont pleins de produits spécifiques que j’adore. La commande est faite rapidement, via l’app ou le site, et la livraison est ultra rapide (sous 1 à 2h à Paris, pas beaucoup plus en banlieue et ils livrent maintenant toute la France en 24h). Ca nous a beaucoup dépanné même pour les couches ou le lait en poudre le dimanche quand on tombait en rade… J’aimerais dire que j’adore faire le marché mais la vérité, c’est que je préfère partir la journée en forêt ou à la campagne plutôt que de me faire marcher sur les pieds et regarder si mes enfants ne se font pas écraser et s’ils n’en écrasent pas d’autres.

Nous prenons toujours la même base et twistons en fonction de nos envies et de la saison.

 

LES ECRANS

Ils ne regardent ni la TV ni quelconque écran la semaine, ils ont par contre le droit de regarder un film le samedi et un film le dimanche. Dans la réalité, on sort beaucoup et ils regardent rarement deux films durant le week-end. Interdire les écrans n’a pas du tout toujours été un principe. Car “j’ai regardé la TV, beaucoup, et je suis pas morte”. Je ne diabolise pas forcément la TV mais les écrans davantage. D’une manière générale, je tiens à maitriser ceux qu’ils regardent et voient malgré eux. Je me rends compte que j’ai gobé et regardé beaucoup de pubs entre le Club Dorothée, les Minikeums et DKTV et que ce n’étaient peut être pas les meilleures représentations et nourritures que je pouvais avaler… Bref, on a décidé ensemble il y a un an, de restreindre la TV au week-end et de limiter au maximum l’accès à d’autres écrans que la TV. Ca vaut aussi pour nous. On n’allume pas la TV pour nous en leur présence et encore moins le JT. Et sincèrement, je ne juge personne, je raconte ce que nous faisons. Si je m’occupais seule en semaine de mes enfants, les choses seraient certainement différentes.

Ménage et garde des enfants

Nous n’avons pas de femme de ménage, nous n’avons pas de nounou non plus. C’est un choix. À la fois financier, organisationnel et un peu plus profond. Celui de ne pas sous-traiter notre charge mentale à des personnes, souvent des femmes, qui en ont déjà plein le dos (pour comprendre ma pensée, je vous invite à écouter ce super épisode d’Un podcast à soi). Évidemment, vous allez me dire que ça leur donne du travail et c’est vrai. Que beaucoup de gens n’ont pas le choix et c’est vrai. Nous faisons pour l’instant ce choix qui implique de ranger et faire le ménage ensemble le samedi matin. Nous essayons de plus en plus que les enfants y prennent part, au fur et à mesure qu’ils grandissent.

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7h30 : Réveil. Mon conjoint se lève souvent avant 7h30 pour se préparer. Il se charge d’habiller les deux grands (Malia, 6 ans, choisit ses vêtements et s’habille seule) et de les faire petit-déjeuner.

8H30 : J’habille le plus petit et l’emmène à la crèche qui est à quelques centaines de mètres alors que mon conjoint emmène les deux grands à leur école maternelle et primaire qui se trouve en face de son bureau. Depuis 3 ans, nous avons toujours eu au moins deux enfants à emmener dans deux lieux différents (voire trois aujourd’hui) et nous avons toujours amené chacun un (ou deux enfants) à un même lieu.

Je travaille de chez moi, d’espaces de co-working et/ou de coffee shops.

Sortie d’école /crèche : Malia et Zacharie sortent deux fois par semaine à 16h30, le reste du temps, ils vont au goûter. C’est toujours leur père qui les cherche à l’école. Et je cherche Ismaël à la crèche entre 17h et 18h30. Dans l’idéal, je préfèrerais alterner mais l’école étant vraiment proche du bureau de mon conjoint, ça aurait peu de sens.

19h30 : Repas

Nous dînons tous les soirs ensemble à part s’ils ont très faim très tôt.

Le soir, en semaine, nous faisons donc le dîner chacun notre tour pendant que l’autre donne le bain. Sincèrement, on ne passe jamais plus de 15 minutes à faire à manger et perso, je privilégie les cuissons au four, comme ça une fois que j’ai préparé, je mets le tout au four avec une sonnerie en fin de cuisson et je peux aller faire autre chose. Les enfants mettent la table et la débarrassent. Aussi, dans la mesure du possible, ils nous aident à faire à manger, surtout car ça les amuse. Bien davantage le week-end évidemment où l’on a plus de temps. J’avais d’ailleurs écrit un article “Cuisiner avec des petits enfants”. Manger est pour moi un véritable plaisir et chaque repas une fête, je fais en sorte de transmettre cela à mes enfants. Plus que le contenu de l’assiette, c’est un moment de partage où l’on laisse téléphone pour se concentrer sur nous, autour de la table.

Exemples de plats types que l’on mange au dîner en semaine (il y en a de toutes les saisons) : 

  • Carottes marinées au miel et thym, rôties au four et fêta rôti sésame thym et miel.
  • Aubergines au four rôties soja miel, pois chiches rôtis, sauce tahini citron.
  • Tagliatelles fraîches, truite fumée, crème fraiche, aneth, citron
  • Gratin de chou fleur
  • Butternut farci au chèvre
  • Poisson, courgette, carotte, marinés au lait de coco et citronnelle et riz
  • Légumes rôtis au four, riz ou blé, ou semoule
  • Soupe potimarron, oeuf à la coque et mouillettes
  • Quiche chèvre-épinards
  • Shakshuka
  • Pasta aubergine tomate
  • Curry de légumes et pois chiches (lait de coco et curry) et riz basmati
  • Pizza maison (sauce tomate, mozza, basilic
  • Tarte fine (pâte feuilletée), aux courgettes (coupées à l’économe), parmesan, pignons de pin
  • Penne figue burrata

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20h30 : Coucher

On couche, un soir chacun, nos enfants. Tous les trois ensemble. Ça évoluera certainement prochainement mais pour l’instant, on les couche au même moment et au même endroit. Dans un lit ensemble. Ils dorment ensuite chacun dans un lit simple (et un matelas au sol) les uns à côté des autres. Ils choisissent un livre (et s’engueulent souvent pour se mettre d’accord) donc souvent c’est, au mieux, deux livres. Quand je suis trop fatiguée ou que j’ai la flemme, je mets un podcast d’histoires, le problème, c’est qu’on les a presque tous écoutés. Je vous recommande OLI, des belles histoires, courtes, racontées par des personnalités et vous pourrez retrouver ici mes autres recommandations de podcasts pour enfants. Un bon Joker.

Et puis, SCOOP, ils ne s’endorment pas seuls sans crier, s’entretuer, rallumer la lumière. Alors, on attend que le dernier ait dit son dernier mot…

En général, après le coucher, on range ensemble la misère qu’ils ont créée en peu de temps dans le salon.

Le rituel du Dimanche soir

Je n’aime pas trop les routines, les habitudes et les rituels mais celui-ci, je l’adore. Un antidote au dimanche soir : le petit-déjeuner-goûter du dimanche soir. Ça marque la fin du week-end. On prend un petit-déj, brunch goûter à 19h en guise de dîner. Chocolat chaud, plateau de fromages, pain au levain commandée chez la Belle Vie, parfois des pancakes, des oeufs brouillés, des yaourts, des fruits, des crêpes. Et ce que les enfants aiment le plus, c’est quand on prend ce petit-déj-goûter sur une couverture par terre. Un pique-nique petit-dej goûter du dimanche soir. Le kiff pour finir le week-end en beauté.


Week-end

Le week-end, comme après l’arrivée des enfants, je n’ouvre pas mon ordi. Il y a quelques années, je le faisais très souvent, j’essaie maintenant de bien compartimenter et verrouiller les moments même s’ils sont très poreux dans mon activité digitale et intrusive. Nous passons beaucoup de temps dehors, je réfléchis dans la semaine à une sortie pour la journée à moins d’une heure de Paris. Nous passons au moins le samedi ou le dimanche en forêt ou dans la nature. Je trouve ça essentiel pour des petits urbains qui déambulent uniquement sur du bitume la semaine. Nous essayons aussi de partir dans l’idéal au moins un week-end par mois, pas loin, pas luxueux mais tellement salvateur. En règle générale, que ce soit le week-end ou en soirée, on ne se laisse jamais seul.e avec les trois enfants. On le sait, c’est là que le plaisir laisse place à l’agacement, aux cris, à l’épuisement.

J’espère que cet article vous apportera quelque chose, d’une manière ou d’une autre. Si vous l’avez lu jusqu’ici, vous êtes forcément déjà un très bon parent 😉

3 Responses
  • Mae
    novembre 3, 2020

    Super intéressant ! Nous partageons aussi, de façon presque militaire mais ça marche bien. Par contre comment faites vous lorsqu’un de vous deux a envie de sortir un soir en semaine ? (Pour une activité, sport, ciné, boire un verre en afterwork…) On s’est mis d’accord sur un soir par semaine chacun grand max car pour l’autre c’est compliqué, mais c’est un vrai sujet car j’en ai besoin pour me sentir bien et pour mon conjoint ce n’est pas sa vision de la famille (du coup avec le confinement il est content)

  • Morgane
    novembre 3, 2020

    J’aime toujours autant ta façon d’écrire et cet article est super intéressant ! Ta façon de montrer ton quotidien sans te prétendre Maman parfaite , toujours la simplicité qui fait qu’on adore te suivre.

  • Rukia
    novembre 15, 2020

    Je me suis inscrite sur La belle vie, premiere livraison ce matin !
    Merci pour le tuyau 🙂
    Rukia

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